«L’absence de guerre ne signifie pas la paix pour autant»

À Cointe, près de Liège, au Mémorial interallié, le centième anniversaire de l’invasion de la Belgique par l’Allemagne, a été commémoré le 4 août dernier. Une Europe en paix, une compréhension mutuelle ainsi qu’un dialogue respectueux entre nations étaient les messages récurrents des discours prononcés par les chefs d’État et familles royales issus de 83 pays.
Le couple royal accueillait les invités un par un au quartier militaire Saint-Laurent de Liège. Ceux-ci ont quitté le lieu sous bonne escorte afin de se rendre à Cointe. Le Premier ministre sortant ainsi que les vice-Premiers Didier Reynders et Pieter De Crem les ont salués au Sacré-Cœur du Mémorial interallié. Chaque chef d’État a piqué une rose blanche dans une couronne de fleurs avant de prendre place dans les tribunes.
Après l’inspection des troupes du Bataillon 12/13 de Ligne, le roi s’est respectueusement incliné devant l’étendard. Il a ensuite commencé son discours par les mots prononcés au Parlement le 4 août 1914 par le roi Albert Ier : « Si nos espoirs sont déçus, s’il nous faut résister à l’invasion de notre sol et défendre nos foyers menacés, ce devoir, si dur soit-il, nous trouvera armés et décidés aux plus grands sacrifices. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre. La paix est bien plus que cela », a complété le roi. Il a exhorté les chefs d'État sur le fait qu'un accord politique est nécessaire à la paix et que celle-ci n'est durable que si elle est partagée.
Le président allemand Joachim Gauck a comparé l'invasion de la Belgique à une boîte de Pandore d’où s’échappèrent à grande échelle le malheur, la misère, la désolation et la mort. « Cette guerre a commencé en Europe de l’Ouest par l’invasion injustifiée de l’Allemagne dans une Belgique neutre » a-t-il précisé. Au nom de ses compatriotes, il a remercié tous les Belges pour le fait d’avoir rapidement opté pour une réconciliation après les deux guerres mondiales. « Ne nous laissons pas seulement nous réconcilier par des mots qui évoquent le souvenir et la commémoration, mais aussi par des actes à appliquer aujourd’hui et demain et qui démontrent que nous avons pu tirer les leçons du passé », a conclu le président Gauck.
De nombreux soldats du Commonwealth britannique ont également trouvé la mort au cours de la Première Guerre mondiale dans notre pays. Au nom de la reine Elisabeth, le prince William a exprimé ses remerciements pour la vertu et le courage dont firent preuve la population civile ainsi que nos anciennes forces armées. Leurs contributions et sacrifices furent déterminants dans la victoire finale.
Deux coups de canon ont retenti lorsque Philippe a déposé une couronne de fleurs au monument dédié aux victimes de la Première Guerre mondiale. Après une minute de silence suivie du Last Post, une fillette a lâché un ballon en témoignage de paix et de réconciliation. Plusieurs milliers, aux couleurs des pays invités, ont ensuite pris l’air.
Douze coups de canon ont retenti dans la vallée afin d’honorer la résistance des douze forts ceinturant Liège. Cette ville eut le triste privilège d’être le premier champ de bataille.
Raison pour laquelle, la fédération internationale des anciens combattants érigea, en 1925, un monument à la gloire de tous les Alliés.